Quand on commence à enseigner, on croit souvent qu’il suffit de bien connaître son sujet. Qu’il suffit de faire une belle démonstration, de corriger les postures, de faire répéter. Et pourtant, très vite, on se rend compte que ce n’est que la surface de ce qu’on appelle enseigner.
J’ai commencé à enseigner jeune. D’abord comme assistant dans le dojo de mes parents, puis en prenant mes propres cours, puis je suis arrivé à Blagnac en 2000. À ce moment-là, j’étais encore focalisé sur ce que je savais faire. Et j’ai vite compris qu’enseigner, ce n’était pas faire à la place de. Ce n’était pas non plus imposer une vision unique. C’était, au contraire, comprendre l’autre, l’élève, et trouver la meilleure manière de l’accompagner.
Et c’est là que tout change. Car à partir du moment où tu commences à enseigner, tu entres dans un processus d’apprentissage encore plus exigeant que celui de la simple pratique. Tu dois décortiquer ce que tu fais, mettre des mots sur des sensations, adapter ton discours à des profils variés, et parfois remettre en question ce que tu croyais acquis.
Enseigner, c’est apprendre. Mais en profondeur.

Quand l’enseignement devient miroir
Il m’est souvent arrivé, après un cours, de me dire : « Mais pourquoi ils ont pas compris ? ». Ou même : « Pourquoi ils n’y arrivent pas ? »
Et c’est là le vrai miracle de l’enseignement : en expliquant aux autres, tu t’expliques à toi-même. Tu affines, tu précises, tu clarifies. Tu découvres des zones d’ombre dans ta propre compréhension.
Un kata que tu faisais machinalement depuis des années ? Tu le revis différemment le jour où tu dois le transmettre à un groupe d’enfants… puis à des adultes… puis à des gradés. À chaque fois, le même contenu prend une autre couleur. Tu creuses le sillon plus profondément.
Je pense à une anecdote que j’ai partagée en vidéo, à propos de Tekki Shodan. Je m’y suis longtemps senti non ancré. Et ce n’est qu’en le travaillant pour l’enseigner à mes élèves que j’ai vraiment pris le temps de comprendre l’assise correcte, les points de fuite… Je me suis mis à observer, comparer, tester. J’ai dû verbaliser ce que je ressentais. Et c’est là que j’ai progressé.
Sans les élèves, je ne l’aurais peut-être pas fait.

La pédagogie : un art à part entière
Le mot pédagogie vient du grec paidagogos : guide de l’enfant. Et dans les arts martiaux, on aime bien se rappeler que nous sommes tous des élèves toute notre vie. Ce qui veut dire que nous avons besoin de guides tout au long de notre parcours.
Mais attention : guider n’est pas commander.
Être pédagogue, ce n’est pas juste montrer une technique puis dire « faites comme moi ». C’est accompagner, observer, écouter, corriger, encourager.
Et surtout, s’adapter.
Un enseignant efficace n’a pas un seul mode de transmission. Il a une palette. Il peut passer d’une approche démonstrative à une approche interrogative. Il sait quand il faut structurer et quand il faut laisser émerger. Il comprend que ce n’est pas ce qu’il dit qui compte, mais ce que l’élève comprend, ressent et intègre.
C’est pourquoi je répète souvent : enseigner, c’est apprendre deux fois… mais la deuxième fois, tu apprends comment apprendre. Et ça, c’est un niveau supérieur.

Se former pour mieux transmettre
Quand tu passes un grade, tu t’entraînes dur. Tu bosses tes katas, ton kihon, tes bunkais, ton kumite. Mais quand tu commences à enseigner… est-ce que tu t’entraînes aussi dur à enseigner ?
Beaucoup de profs que je croise me disent qu’ils ont appris sur le tas. Certains enseignent depuis 10, 20, 30 ans. Et pourtant, ils me disent souvent : « Si j’avais su ça plus tôt, j’aurais évité pas mal d’erreurs. »
C’est pour ça que j’ai créé une formation dédiée aux enseignants, intitulée Pédagogie & Tatami, dispo en exclusivité sur ma plateforme de streaming Imagin’Arts Digital.
Elle s’adresse à toi si :
- Tu es déjà enseignant(e) et tu veux enrichir ta pédagogie,
- Tu es en formation (DAF, DIF, CQP, DEJEPS…) et tu veux des outils à appliquer dès maintenant dans ton dojo,
- Tu veux arrêter de tourner en rond avec tes cours et faire toujours le même cours,
- Tu veux que tes élèves progressent vraiment.
Dans cette formation, je ne parle pas de techniques. Je parle de :
- Pédagogie active et comment impliquer les élèves,
- Motivation et gestion des groupes,
- Théories de l’apprentissage adaptées au tatami (pédagogie par objectif, métjode perceptive, approche par compétences, pédagogie différenciée…),
- Et surtout : comment trouver l’outil qui fera progresser tes élèves.

On n’enseigne pas à un groupe, on enseigne à des individus
Un bon enseignant sait que dans un même groupe, chaque élève apprend différemment. Il y a ceux qui ont besoin de bouger pour comprendre. Ceux qui doivent visualiser. Ceux qui posent des questions. Ceux qui restent silencieux mais pense tout absorber.
Tu ne peux pas appliquer un modèle unique à tout le monde. Sinon, tu perds des élèves en route. Et c’est là que tu vois si ta pédagogie tient la route.

Un dojo, c’est une salle d’apprentissage. Pas un lieu de démonstration
Ce point me tient particulièrement à cœur : enseigner, ce n’est pas se mettre en valeur.
On enseigne pour faire progresser les autres. Pour les faire briller.
C’est aussi pour ça que la posture de l’enseignant est si importante. Il doit être stable, disponible, capable de se remettre en question. Il doit inspirer, sans écraser. Guider, sans infantiliser.
Et pour ça, il faut se former. Pas une fois. Régulièrement.
Car la pédagogie, comme la technique, ça s’entretient.

Apprendre à transmettre, c’est prolonger sa pratique
En tant que pratiquant, tu apprends à bouger.
En tant qu’enseignant, tu apprends à faire bouger les autres.
Et pour ça, il faut des outils, de l’expérience, mais aussi un cadre.
Les formations fédérales existantes sont un point de départ et les responsables des formations mettent souvent en avant que ce n’est qu’un point de départ, qu’il faudra continuer à se former.
C’est ce que je propose dans ma formation Pédagogie & Tatami.
Pas un modèle figé. Pas une méthode miracle. Mais une boîte à outils pour t’aider à mieux comprendre tes élèves, à structurer tes cours, et à ne plus jamais faire cours par habitude.
Si tu es enseignant ou en passe de le devenir, viens découvrir la formation sur imaginarts.digital
Elle est là pour t’aider à faire ce que tu fais déjà… mais en mieux.
Et surtout, pour continuer à apprendre en apprenant aux autres.
Parce que oui, enseigner, c’est apprendre deux fois.
